Pénurie de beurre au Canada !

Une pénurie de beurre s’installe dans plusieurs provinces canadiennes, une situation inquiétante pour les consommateurs et les boulangeries qui se préparent à l’arrivée du temps des Fêtes.

« C’est plutôt dramatique », affirme la copropriétaire de la boulangerie winnipégoise L’Épi de blé, Nathalie Gauthier.

« J’espère que cette pénurie ne durera pas trop longtemps. On est au niveau des Fêtes, mes prix sont arrêtés. C’est vrai que si ça augmente encore et encore, c’est grave parce que le beurre représente 90% de nos produits. »

« Un croissant sans beurre, ce n’est plus un croissant. »

 — Nathalie Gauthier, copropriétaire de la boulangerie L’Épi de blé

Sylvain Charlebois, professeur à l’institut alimentaire de l’Université de Guelph, remarque que des pénuries de beurre ont été signalées dans les provinces maritimes ainsi que dans l’Ouest canadien.

« Évidemment, à ce temps-ci de l’année, c’est un moment où la demande pour le beurre est plus grande », rappelle M. Charlebois. « Ça n’arrive pas chaque année, mais une fois de temps en temps il y a une pénurie de beurre et cette année ça semble être le cas. »

Le propriétaire de la crémerie de Notre-Dame-de-Lourdes, dans le sud-est du Manitoba, dit que la pénurie de beurre est liée à une pénurie de crème qui perdure depuis quelques mois. « On ne sait pas de semaine en semaine ce qu’on va recevoir comme crème », dit Guy Roch. « On fournit des boulangeries, des magasins, différentes places et puis on n’a pas assez de crème pour satisfaire la demande de beurre. »

« Ça fait un bout de temps que ça dure, et on ne sait pas ce que le futur va nous apporter. »

 — Guy Roch, propriétaire de la crémerie Notre-Dame

Impact sur le consommateur

La Commission canadienne du lait a autorisé l’automne dernier l’importation de beurre supplémentaire pour pallier la forte croissance de la demande. Sylvain Charlebois rappelle toutefois qu’il ne peut s’agir que d’une solution à court terme à cause de l’impact de cette importation sur les prix. « Si on augmente l’importation du beurre, on risque de voir les prix augmenter, et de beaucoup, dit M. Charlebois.On parle de tarifs qui dépassent le 200 % à la frontière. C’est certain qu’en bout de ligne on va devoir demander au consommateur de payer pour ces tarifs-là. »

Nathalie Gauthier craint déjà l’impact de cette augmentation sur son chiffre d’affaires. « Toute la pâtisserie sera affectée », dit Mme Gauthier. « On ne peut pas vendre non plus à perte. Il y aura des incidences sur la consommation. »

« À moment donné, à force de tirer sur l’élastique, il casse. »

 — Nathalie Gauthier, copropriétaire de la boulangerie L’Épi de blé

Nathalie Gauthier voudrait que le gouvernement fédéral trouve un moyen de stabiliser le prix du beurre. « Qu’est-ce que le gouvernement peut faire pour justement pallier cette pénurie? » demande-t-elle. « Au niveau des vaches, au niveau du lait, je pense qu’il y a une réglementation à revoir. »

Source

Paul

Laisser un commentaire